Soirées jeux avec les personnes exilées

Un mercredi sur deux, venez partager un moment convivial autour de jeux de société et autres, avec des personnes exilées à Portes-lès-Valence.

Ces soirées sont l’occasion de s’occuper l’esprit, de briser un peu le temps si long qui passe, de lier connaissance, de discuter en français pour progresser aussi, dans un cadre beaucoup plus chaleureux et moins scolaire que des cours de FLE.

Apportez votre bonne humeur et/ou un paquet de gâteaux, de chips, des fruits ou autre !

Pour plus de facilité d’organisation, merci de vous inscrire sur le Framadate suivant : https://framadate.org/DJtJLsmNKTJmOFtB

De mai à janvier, un barrage au burin

« Confondre les terroristes, avec les demandeurs d’asile, avec les réfugiés, toute forme de migrations, est une erreur morale, historique et politique profonde1. »

« La France doit être à la hauteur de sa tradition historique d’accueil2. »

« Une société se regarde à l’aune de cette capacité à accueillir l’autre3. »

« Je ne veux plus d’ici la fin de l’année avoir des hommes et des femmes dans les rues, dans les bois. Je veux partout des hébergements d’urgence4. »

« La protection des réfugiés est un devoir moral et politique dans lequel la France a décidé de jouer son rôle5. »

Le 7 mai 2017, Emmanuel Macron était élu Président de la République.

Tandis qu’il enchaînait les déclarations et promesses emplies d’humanité et de grandeur, il faisait appliquer par le biais de son ministre de l’Intérieur Gérard Collomb une toute autre mise en œuvre pratique du devoir moral, politique et historique de protection et d’accueil.

En juin déjà, le Défenseur des Droits publiait un rapport faisant état d’« atteintes aux droits fondamentaux d’une exceptionnelle et inédite gravité » des migrants à Calais ; il dénonçait des « conditions de vie inhumaines », la « traque » des exilés et une pression constante des pouvoirs publics sur les associations via les forces de l’ordre visant à empêcher tout traitement humain et digne des migrants6.

Une société se regarde à l’aune de cette capacité à accueillir l’autre… En juillet, le Conseil d’Étatrejetait les recours déposés par la mairie de Calais et le ministère de l’Intérieur, qui refusaient tous deux d’appliquer une décision du tribunal administratif8 leur ordonnant de… donner aux exilés de l’eau pour boire et se laver, un accès aux toilettes et de laisser les associations leur distribuer à manger.

Human Rights Watch établit à son tour un rapportsur la situation à Calais. Son titre, glaçant : « C’est comme vivre en enfer. » Les traitements inhumains, dégradants, les violences policières y sont décrites par des dizaines de victimes ou témoins. Les pouvoirs publics nient ou refusent de prendre la parole.

Je ne veux plus d’ici la fin de l’année avoir des hommes et des femmes dans les rues, dans les bois. Je veux partout des hébergements d’urgence…  En même temps qu’il prononce ces mots, le Président de la République annonce la création de hotspots en Libye, décentralisation de l’OFPRA pour que les demandes d’asile soient étudiées directement en Afrique, dans un pays connu pour vendre les migrants comme esclaves sur des marchés.

Au même moment, dans les Alpes, le petit village de Névache voit arriver quotidiennement de plus en plus de migrants10. Les villageois s’organisent spontanément pour les héberger, les nourrir, avant leur départ pour Briançon, où d’autres personnes s’organisent à leur tour pour les prendre en charge, avant un nouveau départ aussi, etc. Cette arrivée de migrants est due à la fermeture du passage de la Roya, où les forces de police et le zèle préfectoral se sont acharnés sur Cédric Herrou et son collectif au point d’empêcher tout passage de la frontière. Les exilés montent plus haut dans la montagne. Le col de l’Échelle est le passage le plus accessible mais il reste à plus de 1 700 mètres d’altitude tout de même. Nous sommes en août, il fait beau. Cela ne va pas durer.

Très vite l’hiver tombe sur le Briançonnais. La nuit les températures descendent jusqu’à -25 degrés. Perdus dans la neige, en baskets, transis de froid, les migrants, pour beaucoup mineurs, risquent leur vie. Encore une fois, les montagnards s’organisent pour leur porter secours et éviter des drames11. Malgré toutes les bonnes volontés, les gelures sont inévitables, les amputations aussi. Plus de 300 exilés ont déjà été soignés à l’hôpital de Briançon12.
En novembre, tandis que le Président de la République parle de protéger les réfugiés des « horribles exactions subies sur les routes migratoires13 », ses propres forces de police forcent des migrants mineurs à retourner dans la montagne en pleine nuit, par -20 degrés, en totale illégalité14.

Le mois de novembre est fertile. Le 20 novembre encore, Gérard Collomb signe une circulaire de 14 pages15 qu’il adresse à tous les préfets ainsi qu’aux directeurs généraux de la police nationale, de la gendarmerie, et de l’OFPRA. Il y est question de la lutte contre l’immigration irrégulière. Dans cette circulaire, le ministre de l’Intérieur fait de cette question la priorité du gouvernement. Il annonce la création de 150 postes administratifs dédiés à l’expulsion ainsi que la création de nouveaux systèmes de fichages policiers réservés aux migrants ; il décortique chaque réglementation, code, convention, et en extrait uniquement les articles visant à expulser et déporter les étrangers sans tenir compte des articles qui, eux, accordent les droits ; il indique aux préfets selon quels articles ils vont devoir agir et les exhorte dans sa conclusion à lui rendre des comptes satisfaisants pour fin février 2018.

Le ministre, dans sa circulaire, insiste beaucoup sur la nécessité de placer les personnes concernées en CRA (centre de rétention administrative). Il oublie de préciser que depuis septembre 2017, la Cour de cassation a confirmé l’illégalité de la rétention des migrants relevant de la procédure Dublin16 (soit 10 % des personnes en rétention). Quant aux enfants, régulièrement placés par les préfets en rétention17 alors que cette mesure est illégale, le ministre a cette phrase cynique dans sa circulaire : « Le placement en rétention d’un étranger accompagné d’un mineur […] doit prendre en compte l’intérêt supérieur de l’enfant. »

Début décembre 2017. Gérard Collomb a une nouvelle circulaire à présenter aux associations qui gèrent l’hébergement d’urgence. Mais il n’aura pas le temps de le faire : lesdites associations, parmi lesquelles le Secours catholique et Médecins du Monde, claquent la porte et alertent massivement sur le danger des mesures que le Gouvernement souhaite mettre en place18. L’instauration d’un contrôle et d’un tri dans les centres d’hébergement d’urgence reviendra à priver les personnes « mal documentées » à ne plus faire appel à l’hébergement d’urgence. Plus personne dans les rues ? C’est précisément le contraire qui découlera de cette mesure qui mettra fin à l’inconditionnalité de l’accueil. De peur d’être fichés, identifiés, des hommes, des femmes et leurs enfants refuseront de faire appel à l’hébergement d’urgence.
Suite à ce premier heurt, le Gouvernement est loin d’arranger les choses avec les déclarations de son porte-parole, Christophe Castaner, qui, pour défendre le Président, contesté pour sa promesse non tenue d’héberger tous les sans-abris d’ici la fin de l’année, répond que ces derniers veulent rester dans la rue19.

Fin décembre 2017. Les circulaires n’en finissent plus de tomber. Cette fois-ci ce sont des hôpitaux psychiatriques qui reçoivent injonction, selon la nouvelle circulaire20, de dorénavant faire signer à des patients hospitalisés sous contrainte leurs documents d’obligation de quitter le territoire avant de faire remonter le papier à la préfecture. Les syndicats de la psychiatrie dénoncent la mesure dans un communiqué21, et pour cause : un préfet ou un maire peut demander l’hospitalisation sous contrainte d’une personne… Imaginons combien cela pourrait être pratique ensuite pour l’obliger à signer le document. [Au moment où nous écrivons ces lignes, il semblerait que la circulaire soit sur le point d’être retirée devant le tollé provoqué dans le monde médical.]

Les observateurs sont nombreux à voir dans la politique du gouvernement une férocité particulière à l’égard des migrants : « Aucun gouvernement depuis la Seconde Guerre mondiale n’avait osé aller jusque-là22. » ; « En matière d’immigration et de droit d’asile, Macron va plus loin que la droite23. »…

Et nombreuses sont les voix qui interpellent le Président de la République.

Raphaël Pitti, médecin urgentiste humanitaire, ancien soutien d’Emmanuel Macron et décoré de la Légion d’honneur par ce dernier, renonce à sa décoration pour protester contre un accueil indigne des migrants et exhorte le Président à revenir à la raison et à ses engagements pour un traitement humain des demandeurs d’asile24.

Bernard Liger, Saint-Cyrien à la retraite, habitant de Névache, alerte le Président sur la situation des exilés dans les Alpes, sur le danger de mort qu’ils courent, sur la façon dont les bénévoles sont traités comme des délinquants, sur la façon dont la législation antiterroriste est détournée pour reconduire les exilés à la frontière au mépris de leurs droits25. Confondre les terroristes, avec les demandeurs d’asile, avec les réfugiés, toute forme de migrations, est une erreur morale, historique et politique profonde…

L’année 2018 est celle choisie par le Gouvernement pour réformer le droit d’asile et l’immigration en France.

Au sein de son propre parti, les voix se font dissonantes. Dans l’hémicycle, plusieurs s’interrogent, posent des questions, à voix basse d’abord puis enfin directement au gouvernement26.

Le projet de loi sur le droit d’asile et l’immigration inquiète les Macronistes. La tournure répressive déplaît. Ce n’étaient pas là les engagements du candidat Macron. Où donc a disparu celui qui voulait « amplifier les places d’accueil27 » pour les réfugiés et « rouvrir le sujet des accords Dublin1 » ?

En guise de revoir la question Dublin, le désormais Président Macron prévoit de doubler le temps de rétention des migrants en situation Dublin, augmenter toujours et encore les rétentions – pourtant illégales – et bétonner les dispositions juridiques pour durcir les mesures visant les étrangers et leurs soutiens en France.

Une faille se dessine. Celle de l’humanité et de la solidarité de certain·e·s député·e·s de la majorité. Le gouvernement est obligé de les réunir en petits comités pour prévenir une rébellion.

Cette faille, nous nous devons de l’agrandir. Nous nous devons d’interpeller ces élu·e·s et de leur dire que ce projet de loi sur le droit d’asile et l’immigration est une terrible récession et qu’il ne faut pas le voter.
Qu’en toute conscience, il n’est pas possible de le voter. Qu’il leur faut ouvrir les yeux sur les tentes lacérées par les forces de l’ordre à Paris28, sur les gosses amputés dans la neige dans les Alpes, sur les silhouettes terrorisées et tabassées à Calais, où encore la fin 2017 a vu la mort de personnes venues chercher en Europe la fin de leur calvaire29. Ils n’auront trouvé que la cruauté de l’État français.

Certes, des manifestations existent, mais les deux années écoulées ont été éreintantes pour les mobilisations de rue, et elles ont révélé le mépris que le pouvoir avait pour les revendications citoyennes, la violence aussi avec laquelle il les traitait. Les pétitions et lettres ouvertes sont légion. Et ne nous semblent pas avoir d’effets retentissants. Loin d’abandonner, il nous semble important de tenter une autre approche, celle qui nous paraît, dans ces circonstances, aller toucher directement les leviers.

Nous, citoyens et citoyennes, bénévoles, collectifs, associations, élu·e·s devons soutenir les oppositions des député·e·s au projet de loi, devons les encourager à ne pas voter ce projet de loi. Il y a une faille, nous devons l’ouvrir au burin.

De la même façon, nous pouvons accorder notre vigilance aux consignes reçues par les préfets du ministre de l’Intérieur avec exigence de résultats – le sous-entendu de renvoi si les résultats sont insatisfaisants est tacite. Bien évidemment, certains préfets avaient d’ores et déjà des pratiques pour le moins extrêmes, voire illégales en matière de traitement des personnes migrantes30. Mais d’autres, quel que soit notre opinion à leur sujet, semblent pour le moment ne pas vouloir céder aux injonctions du ministre.

Ce texte s’adresse à toutes les personnes pour qui les mots solidarité et humanité ont encore du sens, il s’adresse à toutes les personnes qui œuvrent, ponctuellement ou quotidiennement, pour les appliquer.

Écrivons massivement à nos député·e·s. Emmanuel Macron dit craindre des frondeurs au Parlement31 ? Encourageons-les. Ouvrons-leur les yeux davantage encore sur les mesures prises par le Gouvernement. Disons-leur combien le candidat Macron a menti. Parmi ces député·e·s, des personnes ont suivi les promesses du candidat Macron d’ouvrir davantage de places pour les réfugiés, de tenir la tradition historique d’accueil de la France ; ces personnes ne peuvent décemment aujourd’hui suivre le Président Macron sur la ligne qu’il a décidé de mener.

En avril-mai 2017, lors du deuxième tour des élections présidentielles, elles ont été nombreuses les voix, les tribunes, les lettres ouvertes à s’adresser au peuple français, par écrit, à la radio, à la télévision, au supermarché, chez le coiffeur, on peinait à s’en préserver. Ces voix, sous forme d’injonctions, disaient : « Il faut faire barrage ! Ne laissez pas le fascisme passer ! Nous serons, demain, ensemble pour surveiller que le gouvernement Macron respecte les droits, soyez-en sûrs ! »

Demain est là. Et le gouvernement Macron applique une politique qui réjouit ceux que vous souhaitiez éliminer. Il utilise tous les agents, privés, sociaux, médicaux, de l’État, pour priver de leurs droits les personnes les plus vulnérables.

C’est à notre tour de faire des injonctions : ne les laissons pas faire. Le barrage, c’est maintenant qu’il faut l’ériger.

Écrivez à votre député·e, par mail ici (cherchez le nom par département et cliquez sur  « écrire à … » : http://www2.assemblee-nationale.fr/deputes/liste/regions

Par courrier postal, avec le nom de votre député·e, à cette adresse : Assemblée nationale – 126, rue de l’Université – 75355 Paris 07

Interpellez-les sur les réseaux sociaux.

Exemple de courrier : https://docs.google.com/document/d/1K2K70tTioCLDaqUSMSRG7h1DSJAO1E9U9yKyGOULaaI/edit?usp=sharing

Nous ne pouvons pas laisser ce projet de loi passer. Nous ne le pouvons pas. Aidez-nous.

Collectif ROSA et Collectif allexois de soutien aux réfugié·e·s 

Notes : 

1. Déclaration du candidat Macron lors d’un déplacement à Berlin, janvier 2017 : http://www.leparisien.fr/elections/presidentielle/candidats-et-programmes/accueil-des-refugies-un-devoir-pour-macron-10-01-2017-6550497.php.

2. Programme du candidat Macron, mars 2017 : https://en-marche.fr/emmanuel-macron/le-programme/immigration-et-asile.

3. Discours du Président Macron, 25 juillet 2017 : https://twitter.com/emmanuelmacron/status/889982748554924036?lang=fr.

4. Discours du Président Macron à Orléans, 28 juillet 2017 : http://www.lemonde.fr/immigration-et-diversite/article/2017/07/27/emmanuel-macron-ne-veut-plus-de-migrants-dans-les-rues-d-ici-a-la-fin-de-l-annee_5165755_1654200.html.

5. Discours du Président Macron à l’ONU, 19 septembre 2017 : https://www.ouest-france.fr/politique/emmanuel-macron/lisez-l-integralite-du-discours-d-emmanuel-macron-l-onu-5256999.

6. Le rapport du Défenseur des Droits : https://www.defenseurdesdroits.fr/fr/node/23871 et ses recommandations au Gouvernement : https://www.defenseurdesdroits.fr/fr/communiques-de-presse/2017/06/le-defenseur-des-droits-publie-ses-recommandations-sur-la-situation.

7. http://www.conseil-etat.fr/Actualites/Communiques/Conditions-d-accueil-des-migrants-a-Calais.

8. http://www.liberation.fr/france/2017/06/15/a-calais-les-associations-attaquent-l-etat-en-justice-pour-inhumanite_1577141.

9. https://www.hrw.org/fr/report/2017/07/26/cest-comme-vivre-en-enfer/abus-policiers-calais-contre-les-migrants-enfants-et.

10. https://www.la-croix.com/France/Immigration/Le-Brianconnais-solidaire-migrants-2017-08-28-1200872421.

11. http://www.europe1.fr/societe/la-vallee-du-brianconnais-nouveau-point-de-passage-des-migrants-apres-la-fermeture-de-la-roya-3500657
http://www.lemonde.fr/immigration-et-diversite/article/2017/12/16/dans-les-alpes-on-va-redescendre-des-cadavres-un-de-ces-jours_5230716_1654200.html
https://www.dici.fr/actu/2017/11/09/briancon-migrants-maire-gerard-fromm-fier-de-conseil-municipal-1076559.

12. http://www.lemonde.fr/photo/portfolio/2017/12/16/a-briancon-la-survie-des-migrants-passes-par-la-montagne_5230747_4789037.html.

13. https://twitter.com/EmmanuelMacron/status/932548000999763968.

14. https://www.franceculture.fr/emissions/le-magazine-de-la-redaction/quand-les-mineurs-africains-sont-abandonnes-dans-la-montagne.

15. https://drive.google.com/file/d/1-r8q-feProsp9PSaeOphi4NNWMQoE7ca/view.

16. https://www.courdecassation.fr/jurisprudence_2/premiere_chambre_civile_568/1130_27_37725.html.

17. 182 enfants en rétention en 2016 : http://agir.lacimade.org/retention.

18. http://www.lemonde.fr/societe/article/2017/12/08/le-monde-associatif-refuse-de-cautionner-un-tri-des-migrants-dans-l-hebergement-d-urgence_5226734_3224.html.

19. http://www.europe1.fr/societe/sans-abri-la-fondation-abbe-pierre-et-le-secours-catholique-condamnent-les-propos-de-castaner-3534071.

20. http://www.hospimedia.fr/actualite/articles/20180102-societe-des-epsm-sont-pries-de-cooperer-sur.

21. https://sphweb.fr/wp-content/uploads/2017/12/Communiquecommun29decembre2017.pdf.

22. Patrick Weil, historien et politologue, spécialiste de l’immigration : http://www.europe1.fr/politique/immigration-aucun-gouvernement-depuis-la-seconde-guerre-mondiale-navait-ose-aller-jusque-la-3531317.

23. Christian Estrosi, dont nous pouvons, pour une fois, reconnaître l’expertise en la matière : http://www.huffingtonpost.fr/2018/01/03/le-baiser-de-la-mort-de-christian-estrosi-a-emmanuel-macron-sur-limmigration_a_23322324/.

24. http://www.liberation.fr/debats/2017/12/21/pour-un-bon-noel-monsieur-le-president_1618267.

25. https://www.change.org/p/emmanuel-macron-migrants-lettre-ouverte-au-pr%C3%A9sident-de-la-r%C3%A9publique-b524ba92-8288-4034-8a0b-15417ec0f0f9?recruiter=44545258&utm_.

26. http://www.europe1.fr/politique/la-politique-dasile-et-dimmigration-cree-le-malaise-au-sein-de-la-majorite-3526565.

27. https://twitter.com/CCastaner/status/820728050279206913.

28. http://www.huffingtonpost.fr/2017/12/11/des-tentes-de-migrants-lacerees-lors-de-la-dispersion-dun-campement-a-paris_a_23303450/

29. http://www.20minutes.fr/societe/2192391-20171222-calais-mort-migrant-afghan-probablement-percute-vehicule-rocade http://www.lavoixdunord.fr/287697/article/2017-12-28/pourquoi-le-migrant-mineur-mort-sur-l-a16-n-t-il-pas-ete-mis-l-abri

30. https://humanite.fr/migration-expulses-17-minutes-avant-leur-liberation-647666 http://www.lemonde.fr/immigration-et-diversite/article/2017/09/04/le-prefet-des-alpes-maritimes-a-nouveau-condamne-pour-atteinte-au-droit-d-asile-de-migrants_5180868_1654200.html.

31. http://www.rtl.fr/actu/politique/immigration-emmanuel-macron-craint-des-frondeurs-au-parlement-7791669321.

2018

Pour 2018, nous souhaitons aux personnes opprimées le courage et la force d’arracher toujours davantage de droits et de respects, à leurs allié·e·s de savoir accompagner les luttes, et au monde capitaliste, hétéropatriarcal et colonialiste de mourir enfin.

Nous nous souhaitons à nous-mêmes d’avoir suffisamment de temps et de forces pour écrire plus souvent ici-même !

Communiqué du 1er juillet

Samedi 1er juillet 2017

L’évacuation musclée, jeudi soir, par la police nationale de notre lieu d’hébergement à la direction du travail (DIRECCTE), après 3 h d’occupation, laisse encore 7 familles qui dorment dans la rue, dont un enfant de trois mois, deux d’un peu plus d’un an, quatre entre 4 ans et 7 ans et trois adolescents.
Le décès à la naissance du petit Santiago a contraint le préfet à loger les parents avec leur autre bébé et le couple dont la jeune femme enceinte doit accoucher le 13 juillet.

Nous ne pourrions que nous satisfaire de constater qu’il existe bel et bien des lieux pour loger ces deux familles si, malheureusement, cette décision préfectorale n’était finalement que l’expression du cynisme de ces grands commis de l’État. En effet c’est la peur des médias réagissant à la mort d’un enfant qui les a poussés à loger cette famille et la jeune femme enceinte, pas leur sens du devoir et leur prétendu respect d’une loi qu’ils ont de nouveau bafouée en rejetant jeudi soir les enfants à la rue, une fois les caméras de France 3 parties (voir leur reportage ici).

Cette évacuation n’a bien sûr en rien modifié notre détermination à continuer nos actions visant à rendre visible ce scandale d’enfants condamnés à dormir dans la rue. La préfecture, la mairie de Valence et le conseil départemental sont restés sourds aux multiples interventions d’enseignants inquiets d’avoir dans leur classe des enfants épuisés, de médecins et des services d’urgence de l’hôpital qui multiplient depuis deux mois les ordonnances indiquant la nécessité d’un hébergement.

Le conseil départemental nous a téléphoné vendredi matin pour nous proposer un rendez-vous promis mais qui n’était pas respecté depuis 10 jours. Cette rencontre se tiendra le lundi 3 juillet à 14 h. Nous y viendrons pour rappeler à Mme Mouton, nouvelle présidente du conseil, qu’elle est responsable de par la loi de la protection de l’enfance, que son prédécesseur M. Labaune a décidé la fermeture du service de l’enfance en octobre 2017 pour l’externaliser au privé, détruisant ainsi tout le travail réalisé par le service et ses agents depuis des années. Nous lui rappellerons notre seule et unique revendication : la mise en place d’un lieu d’hébergement d’urgence de nuit pour tous les enfants français ou étrangers et leurs parents à Valence. Les lieux existent, le coût très faible sera compensé par les économies faites sur les soins d’urgence provoqués par les pathologies graves (hépatites, malaises, maladies) liées à la vie à la rue.

Pour les deux mois de vacances nous allons organiser un hébergement militant des plus jeunes enfants et leurs parents afin de leur permettre de retrouver des forces physiques et surtout morales grâce à la solidarité qui se met en place chez de nombreux Drômois.e.s et Ardéchois.e.s qui nous ont proposé des logements. Nous remercions dès maintenant ces familles qui témoignent que la France n’est pas seulement faite des racistes et des élites qui nous gouvernent. Si pour les deux mois d’été, vous avez un appartement, une maison, des pièces libres pas trop loin de Valence, contactez-nous : contact@collectifrosa.com

Mais cet hébergement n’est, de notre point de vue, pas la solution. Nous ne voulons pas faire le travail du préfet, du maire et du conseil départemental, pas assumer le travail et la responsabilité de l’État.
Les droits de l’enfant et leur protection s’inscrivent tant dans les droits internationaux que dans les droits définis en France par la loi du 5 mars 2007. Ainsi le Conseil Départemental est responsable de la protection de l’enfance localement « lorsque les conditions d’existence risquent de mettre en danger la santé, la sécurité, la moralité ou l’éducation des enfants » (décret de 1959) et « avec l’accord des personnes détenant l’autorité parentale » (loi de 1984).
Le préfet quant à lui dispose de tous les moyens pour réquisitionner des lieux et imposer aux maires et conseils départementaux le respect de la loi.

Devant le danger que représentent pour ces jeunes enfants la rue, la chaleur, et désormais la violence que M. le préfet est prêt à faire utiliser par ses forces de l’ordre, nous nous employons à les abriter pour l’été. Mais nous n’abandonnons pas notre lutte, des occupations auront encore lieu et nous ouvrons un autre volet : nous saisissons le Défenseur des Droits des enfants, et portons plainte contre M. Eric Spitz, préfet de la Drôme, et contre M. Nicolas Daragon, maire de Valence, pour mise en danger des enfants.

Pas d’enfants à la rue à Valence !

46e jour de lutte, une femme enceinte perd son bébé

Valence, le 25 juin 2017 – Communiqué

Cette nuit, une jeune femme de 20 ans, Mme Elma K., qui devait accoucher mi-juillet a perdu son enfant. Elle dormait dans la rue depuis le 24 mai.

Ressentant de vives douleurs, elle a contacté les secours qui ont dans un premier temps refusé d’envoyer une ambulance. Elle est alors partie à pied de la rue Faventines jusqu’aux urgences de l’hôpital de Valence, sous un orage violent. Une personne s’est arrêtée pour l’y conduire. La préfecture n’hésite pas à rappeler à tous les consignes de sécurité vigilance orange pour la canicule ou les orages, mais interpelée sur les mesures qu’elle prend dans ces circonstances pour les enfants qui dorment dans la rue, elle n’a jamais daigné nous répondre.
Rappelés, les secours avaient entretemps envoyé une ambulance, arrivée rue Faventines alors que la jeune femme était d’ores et déjà aux urgences. Prise en charge, on lui annonçait que son bébé était mort depuis plusieurs jours déjà.
Condamnées à chercher de quoi manger et des lieux pour dormir, les familles à la rue ne bénéficient pas non plus de l’accès aux soins de base.

Depuis fin mars, un collectif de citoyen.ne.s occupe des lieux publics pour que la préfecture, la mairie de Valence et le conseil départemental ne laissent plus des familles avec de jeunes enfants et des jeunes mères enceintes dormir à la rue.
Ces administrations ne respectent pas la loi concernant l’accueil des réfugié.e.s qui impose une prise en charge dans les trois jours. Conséquence de ces actes illégaux : des bébés et des femmes enceintes dorment dehors par tous les temps.

En mars-avril, après nos actions, la préfecture a logé moins de dix familles.
Depuis mi-mai, six familles avec des enfants allant de deux mois jusqu’à 6 ans dorment toujours dans la rue. La préfecture nous laisse occuper des lieux publics mais ne propose aucune solution pérenne.
La Mairie réactionnaire et raciste de Valence ferme les parcs et les lieux d’abri. Le conseil départemental, responsable de la protection de l’enfance, a reporté le rendez-vous qu’il nous avait accordé le vendredi 23 juin.
Toutes ces administrations font le dos rond et refusent de discuter de notre proposition : utiliser une salle de sport de 20 h à 8 h du matin pour héberger les enfants et leurs parents la nuit.

Aujourd’hui il y a un mort, combien va-t-il en falloir pour qu’ils appliquent la loi ?
Combien va-t-il en falloir pour qu’à défaut d’appliquer la loi un hébergement d’urgence soit mis en place ?

On parle d’assassinat lorsqu’il y a préméditation. Ne rien faire d’autre que de mobiliser des dizaines de policiers pour suivre les citoyen.ne.s solidaires et attendre en espérant que ces militant.e.s s’épuiseront et se lasseront ; comment peut-on qualifier cela ?

On est en tout cas loin des mesures de la plus grande humanité revendiquées par le nouveau Président.

Pas d’enfants à la rue à Valence !

Recherche famille d’accueil sur Valence et environ

Nous recherchons une famille d’accueil qui pourrait héberger à titre gracieux, sur Valence ou villes alentour, un homme tchétchène de 64 ans, en France depuis 5 ans, dont le dispositif d’hébergement touche à sa fin. Il était ingénieur en bâtiment dans son pays mais ne peut toucher sa retraite en France, le minimum vieillesse lui a été refusé. Monsieur a une carte de séjour en règle, il s’agit de l’héberger le temps que sa situation financière soit réglée. Sa santé est fragile mais il peut réaliser des petits travaux de bricolage, jardinage, ménage, et garde d’enfants. C’est une personne très agréable, très cultivée, aimant la peinture et les arts. Sa santé et son âge avancé font qu’il ne survivra pas à la rue. Contact : contact@collectifrosa.com

Mutinerie à la prison de Valence : condamnation au silence

Procès en appel à Grenoble de Romain L., détenu du centre pénitentiaire de Valence, jugé pour sa mutinerie. Des mots terribles, sur l’impossibilité à dénoncer les conditions de détention, car aucun des moyens pacifistes qu’il a utilisés n’a été entendu, et pire encore : il a été puni pour les avoir utilisés.

Des mots à lire et à partager, car la mutinerie était la seule façon d’être entendu, alors que la prison condamne aussi au silence.

http://www.dalloz-actualite.fr/flash/mutinerie-prison-de-valence-c-etait-seul-moyen-pour-nous-longues-peines-de-france-de-nous-fair#.WUJz9xk6_qB

Le Défenseur des droits indigné par la situation à Calais

Le Défenseur des droits dénonce une nouvelle fois les conditions de vie des exilé.e.s à Calais et « exhorte les pouvoirs publics à ne pas s’obstiner dans ce qui s’apparente à un déni d’existence des exilés qui, présents sur notre territoire, doivent être traités dignement, conformément au droit et aux engagements internationaux qui lient la France ».

Son rapport complet à lire ici : https://www.defenseurdesdroits.fr/node/23871

Fête du 10 juin à Allex : merci !

Petit retour sur la Fête internationale de la musique du 10 juin à Allex.

Avant toute chose, un grand merci à toutes celles et ceux qui ont donné leur temps et leur énergie pour aider à l’organisation, permettant de mettre en place, en amont et le jour même, cette événement festif. Parmi ces personnes, les membres du collectif, sur place ou à distance, de mille biais différents, petits ou grands gestes, tous ont été importants. Parmi ces personnes aussi, les résident.e.s du CAO, qui se sont dépensé.e.s sans compter pour faire les courses en sélectionnant les meilleurs produits, cuisiner durant deux jours complets, sélectionner les vidéos démonstratives des fêtes de leur pays, et sur place aider aux préparatifs, à la gestion de l’organisation et au rangement une fois tout le monde parti.
Merci aux musicien.ne.s venu.e.s égayer la fête !
Cette fête se voulait pour les réfugié.e.s, ce fut une réussite puisque tout.e.s les résident.e.s du CAO étaient là et étaient ravi.e.s de leur soirée, des échanges, des rires, des danses, de la musique ; ainsi l’étaient plusieurs familles de Valence que nous avons accompagnées ces derniers mois également.

La logistique nous a fait prendre du retard sur le programme, c’était indépendant de notre volonté et nous en sommes désolé.e.s.

À noter : il reste des livres pour enfants sur place, dont nous ignorons le/la propriétaire. Ils sont restés à la Maison Saint-Joseph si vous voulez les récupérer.

A noter également : Pour celles et ceux qui ont pris des photos, si vous le voulez bien, merci de les faire suivre : solidarite.refugies.26@gmail.com

Merci encore !