46e jour de lutte, une femme enceinte perd son bébé

Valence, le 25 juin 2017 – Communiqué

Cette nuit, une jeune femme de 20 ans, Mme Elma K., qui devait accoucher mi-juillet a perdu son enfant. Elle dormait dans la rue depuis le 24 mai.

Ressentant de vives douleurs, elle a contacté les secours qui ont dans un premier temps refusé d’envoyer une ambulance. Elle est alors partie à pied de la rue Faventines jusqu’aux urgences de l’hôpital de Valence, sous un orage violent. Une personne s’est arrêtée pour l’y conduire. La préfecture n’hésite pas à rappeler à tous les consignes de sécurité vigilance orange pour la canicule ou les orages, mais interpelée sur les mesures qu’elle prend dans ces circonstances pour les enfants qui dorment dans la rue, elle n’a jamais daigné nous répondre.
Rappelés, les secours avaient entretemps envoyé une ambulance, arrivée rue Faventines alors que la jeune femme était d’ores et déjà aux urgences. Prise en charge, on lui annonçait que son bébé était mort depuis plusieurs jours déjà.
Condamnées à chercher de quoi manger et des lieux pour dormir, les familles à la rue ne bénéficient pas non plus de l’accès aux soins de base.

Depuis fin mars, un collectif de citoyen.ne.s occupe des lieux publics pour que la préfecture, la mairie de Valence et le conseil départemental ne laissent plus des familles avec de jeunes enfants et des jeunes mères enceintes dormir à la rue.
Ces administrations ne respectent pas la loi concernant l’accueil des réfugié.e.s qui impose une prise en charge dans les trois jours. Conséquence de ces actes illégaux : des bébés et des femmes enceintes dorment dehors par tous les temps.

En mars-avril, après nos actions, la préfecture a logé moins de dix familles.
Depuis mi-mai, six familles avec des enfants allant de deux mois jusqu’à 6 ans dorment toujours dans la rue. La préfecture nous laisse occuper des lieux publics mais ne propose aucune solution pérenne.
La Mairie réactionnaire et raciste de Valence ferme les parcs et les lieux d’abri. Le conseil départemental, responsable de la protection de l’enfance, a reporté le rendez-vous qu’il nous avait accordé le vendredi 23 juin.
Toutes ces administrations font le dos rond et refusent de discuter de notre proposition : utiliser une salle de sport de 20 h à 8 h du matin pour héberger les enfants et leurs parents la nuit.

Aujourd’hui il y a un mort, combien va-t-il en falloir pour qu’ils appliquent la loi ?
Combien va-t-il en falloir pour qu’à défaut d’appliquer la loi un hébergement d’urgence soit mis en place ?

On parle d’assassinat lorsqu’il y a préméditation. Ne rien faire d’autre que de mobiliser des dizaines de policiers pour suivre les citoyen.ne.s solidaires et attendre en espérant que ces militant.e.s s’épuiseront et se lasseront ; comment peut-on qualifier cela ?

On est en tout cas loin des mesures de la plus grande humanité revendiquées par le nouveau Président.

Pas d’enfants à la rue à Valence !